Comment dire ça ? Hou que c'est pas simple par moments. Alors, alors, je regarde, j'observe et je vois... Ce que je savais déjà. Que mon jeu est assez différent de ce qui est communément admis dans ce milieu.

"Communément admis" ? Mais qu'est-ce que je raconte, moi ?

J'ai juste une vision du jeu que je n'ai trouvé nulle-art ailleurs

On pourrait facilement penser que ça n'a aucun rapport avec tout ça, sauf que si, quand même.

J'ai 35 ans et je ne suis pas juste en train de me découvrir. Non, j'ai toujours porté ça en moi et je l'ai toujours su.

Depuis mes tous premiers émois, quand j'ai songé au premier garçon qui m'attirait. C'était un peu, heu...particulier. J'ose à peine le dire, ça pourrait être mal interprété. Et puis je crois que ça a évolué, depuis.

Je me demande où se situe la différence exacte entre ma vision d'alors et celle d'aujourd'hui.

Je vais essayer :

(hou là, c'est scabreux)

Donc ce premier garçon dont j'ai eu envie, moi toute jeune, lui un peu plus âgé et pas interressé. Je crois qu'en réalité je voulais juste "sortir" avec lui. Mais mes fantasmes étaient d'une autre nature. Mes scénarios, un peu chauds. Je ne m'imaginais pas simplement faire l'amour. Non. J'avais envie de quelque chose qui aurait ressemblé à un viol...

Sans en être un, puisque je le désirais. Toute la nuance est là. Elle est importante. Primordiale.

Je ne vais pas décrire de scène maintenant, vous voyez très bien ce que je veux dire, j'imagine. Plus tard, dans des histoires, peut-être. Mais pas tout de suite.

Cet acte aurait été en quelque sorte "la preuve" qu'il me désirait follement. Le sujet mériterait que je m'y attarde. Je le reprendrais, surement.

 

Et aujourd'hui, alors ?

 

J'ai toujours ce petit jeu, que j'ai présenté à chaque partenaire rencontré. Mais sans jamais m'expliquer. Il pige ou pas. Ça a donné lieu à quelques situations étranges, les garçons ne comprenant rien à mes provocations.

Ce petit jeu consistant à m'amuser à énerver le garçon, en le poussant, en le chahutant (généralement au moment propice)... Mais en riant.

Il est évidement hors de question que qui que ce soit se permette quoi que ce soit si je ne suis pas d'accord.

Ça devient compliqué cette affaire. Mais c'est ça.

Et donc, même si je peux paraître complétement hors-sujet...

Un jour où j'en avais marre d'attendre, avec mon compagnon de vie, j'ai pris la ceinture qui trainait sur le lit et je lui ai donné. Il m'a regardé en deux fois en se demandant ce qu'il devait en faire. Cela devait faire une année que nous vivions tous les deux, mais il n'avait toujours pas compris... Et n'imaginait absolument pas que je puisse avoir ça en tête. Nous avons eu quelques jeux, une période. Puis plus rien. Puis parfois, quand ça va bien, quand j'ai envie, ben oui, mes désirs sont de cet ordre. En dehors de ça je m'em... nuie à mourrir, sinon. Sauf une fois. Mon compagnon avait légérement abusé. Ça m'a calmé une quinzaine de jours. Rire !

Puis pour des raisons diverses et variées, j'ai décidé que je ne voulais plus entendre parler de tout ça.

Et récemment (l'année dernière, en fait), c'est revenu m'exploser à la figure. Je m'amusais sur les forums. J'étais un peu énervée. Et est arrivé cet homme qui révait d'être adulé. Et moi qui lui propose d'être le seigneur de mes terres... Etc, etc... Ce n'était qu'un putain de jeu qui est parti en vrille. Mais c'est la première fois que je trouvais quelqu'un capable de le jouer ainsi. Capable aussi bien d'exploser que de dire, je t'aime, merci ou pardon.

Et nous revoilà au coeur du sujet. Je ne suis pas, je ne me considère pas soumise. Mais où me classer d'autre ? je ne tiens pas aux étiquettes, mais ça évite d'avoir à passer un temps fou à s'expliquer. Je ne rentre pas dans les définitions. J'ai adoré l'énerver, le pousser, le provoquer... Pour ensuite aller virtuellement me trainer à ses pieds. Il n'avait rien demandé de ce genre. Il a dit adorer. Je pense qu'il a autant aimé, qu'il a été embarrassé. Mais pourquoi le paradoxe ne serait-il ressenti que d'un seul côté de la grille ?

 

Voilà, de partout on voit des filles se dire soumises, des hommes se faire appeler "maître" ou même "monsieur".

Alors là, franchement c'est pas mon truc. Heureusement, j'ai vu de-ci, de-là, que je ne suis pas la seule à faire la distinction.

Lui de son côté aimait bien m'appeler "petite"... Et si je ralais, j'adorais ça ! Quand à moi, je ne l'ai jamais appelé que par son pseudo, ce qui n'empêchait pas la situation d'être implicite puisque je lui ai donné dès le départ le rôle de dieu et/ou de roi.

Cette histoire d'appellation peut sembler une toute petite chose, mais pas pour moi.

 
 

A présent, je ne sais plus très bien où j'en suis. Mon état d'esprit est différent de celui du moment où je l'ai rencontré.

Mais en même temps, je ne change pas.

C'est un peu embrouillé, tout ça !

Je ris, un peu.



Par lucy
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